Martin Eden
2019 - Drame (2h08) de Pietro Marcello
Avec Luca Marinelli, Jessica Cressy, Carlo Cecchi, Vincenzo Nemolato, Marco Leonardi, Denise Sardisco, Carmen Pommella, Autilia Ranieri, Elisabetta Valgoi, Pietro Ragusa, Savino Paparella, Giustiniano Alpi, Vincenza Modica, Chiara Francini, Aniello Arena, Daniela Macaluso, Rinat Khismatouline, Lana Vlady, Gaetano Bruno
Genre : Drame
Durée : 2h08
Sortie : 16 octobre 2019
Réalisé par : Pietro Marcello
Au debut du XXe siècle, à Naples. Martin Eden est un solide marin de 20 ans ayant quitté l'école à 11 pour travailler à l'usine. Les conditions de travail sont difficiles pour les ouvriers, l'alcool les aide souvent à oublier. Avant de faire la connaissance de Ruth Morse, une jeune et délicate bourgeoise, Martin Eden n'envisageait pas une bonne soirée sans une bonne bagarre pour terminer son parcours éthylique. A force de travail, Martin s'élève intellectuellement. Alors que les grands mouvements politiques prennent place, son rêve d'écrire et sa reconnaissance artistique vont être sa raison de vivre au grand désespoir de Ruth et de ses proches...
Casting
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Luca Marinelli Martin Eden
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Jessica Cressy Elena Orsini
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Carlo Cecchi Brissenden
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Vincenzo Nemolato Nino
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Marco Leonardi Bernardo
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Denise Sardisco Margherita
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Carmen Pommella Maria
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Autilia Ranieri
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Elisabetta Valgoi Matilde Orsini
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Pietro Ragusa Signor Orsini
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Savino Paparella
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Giustiniano Alpi Arturo Orsini
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Vincenza Modica
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Chiara Francini Nora
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Aniello Arena François
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Daniela Macaluso
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Rinat Khismatouline Caporale
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Lana Vlady Rebecca
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Gaetano Bruno

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Mon opinion
J’avais lu le classique de Jack London et je m'attendais à un film en anglais se déroulant aux Etats-Unis. J'ai donc été quelque peu surpris de découvrir un film italien qui se déroule dans l’Italie d’après-guerre.
Luca Marinelli, qui joue le rôle de Martin Eden, est magnifique et fait penser, par sa carrure, sa gaucherie et son côté sauvage, au Gérard Depardieu des débuts.
Comme dans la version de La peste de Luis Puenzo, film incompris que, personnellement j’ai adoré, tout est fait par le réalisateur pour nous dérouter. Où se passe réellement l’action ? A Naples, à Gênes ou à Rome ? Et surtout quand ? Les superbes images, qui mêlent images d’archives en sépia et images contemporaines évoquant le noir et blanc colorisé, désarçonnent le spectateur qui ne sait pas où situer le film ni dans le temps ni dans l'espace. On y voit une 4L Renault (sorti en 1961) et une DS Citroën (sortie elle en 1955), on y parle d’une guerre à venir (alors que le film semble se dérouler après la libération de l’Italie (25 avril 1945).... Il y a aussi cet incroyable contraste entre le mode de vie des riches (dont fait partie la famille Orsini, bien qu’elle se veuille « progressiste ») et celle des pauvres…
C’est un grand et beau film, aussi bien esthétiquement que pour les sentiments qu’il véhicule. La philosophie défendue par Martin Eden, heurtée, intransigeante, contradictoire évoque celle de Pasolini marquée par son engagement à gauche, mais critique acerbe des institutions et des partis qui l'ont poursuivi de leur vindicte jusqu'à (peut-être ?) le faire assassiner [Voir à ce sujet L'affaire Pasolini]. C’est en tout cas un film que je ne suis pas prêt d’oublier.
Une transformation plus qu’une adaptation du roman de Jack London de 1909, le cinéaste italien reconstituant l’œuvre dans un environnement nouveau, celui de la cité napolitaine au début du XXème siècle. Néanmoins, c’est ce que le spectateur croit puisque bon nombres d’anachronismes portent à penser le contraire, aussi bien l’utilisation du téléphone fixe, le cinéma ainsi que la télévision en couleurs et la porte-bâtante très moderne à la fin du film, quelques minutes avant de retrouver des Chemises noires fascistes sur une plage où un homme annonce une déclaration de guerre. Tant d’anachronismes qui laissent à se demander s’ils font parties de la mise en scène, ou qu’ils sont simplement à l’image du film lui-même, fouillis et maladroit.
En effet, même si l’acteur principal mérite son ovation, ce n’est absolument pas le cas des autres acteurs qui jouent pour la plupart assez mal, le scénario en cherchant à transformer l’écrit original s’abîme dans la complexité et le personnage même de Martin Éden perd de sa superbe par rapport au livre de Jack London.